Leadership Matière à réflexion

Croître ou ne pas croître? Voici 7 éléments à considérer.

 Chef d’une TPE? Prêt(e) à l’amener au statut de PME?

Fonder une entreprise, c’est une chose. Vous faites des ventes, vous bâtissez votre réputation, vous faites tranquillement votre place. Et puis, ça y est! Votre entreprise est sur les rails, et vous vous dites que vous êtes en affaires pour y rester!

Maintenant, avez-vous songé à aller plus loin? Par exemple, accroître votre production, avec de nouveaux employés et de nouvelles installations, ou encore innover pour conquérir de nouveaux marchés, est-ce là des projets dont vous rêvez?

Votre décision de croître ou ne pas croître pourrait être l’une des plus importantes dans votre vie d’entrepreneur(e). Êtes-vous prêt(e)?

Voici 7 situations auxquelles vous devez vous attendre, qui seront déterminantes pour le succès de votre transition d’entrepreneur-à-tout-faire à un véritable chef d’entreprise.

1. Accepter de partager, voire céder votre pouvoir

Jusqu’ici, vous avez peut-être eu l’habitude d’exécuter plusieurs tâches du quotidien, alors que certains de vos employés seraient pourtant tout à fait capables de réaliser. Peut-être souhaitez-vous ainsi garder un œil, voire le contrôle absolu, sur toutes les opérations de votre petite entreprise.

Or, pour passer de dirigeant(e)-orchestre à véritable PDG, l’une des premières choses que vous aurez à faire, c’est d’apprendre à faire le deuil de certaines responsabilités pour les déléguer à d’autres. Ceci veut dire que certaines personnes auront à décider à votre place à plusieurs égards.

Certains chefs d’entreprises à forte croissance iront jusqu’à confier la direction complète de l’entreprise à quelqu’un d’autre, tout en restant président(e) et en s’assurant que leur vision se réalise. Ainsi, ils priorisent ainsi la croissance de l’entreprise en soi, et non le contrôle absolu.

2. Apprécier l’apport d’un personnel plus instruit que vous-même

Certains chefs d’entreprises, habitués d’être considérés comme la personne la plus qualifiée dans l’entreprise, craignent d’embaucher du personnel plus spécialisé qu’eux, en croyant qu’ils pourraient se faire tasser.

Or, se passer du savoir et du savoir-faire de personnel plus qualifié que vous pourrait vous empêcher de mener votre navire plus loin, et celle-ci risque de se faire dépasser, vu le manque d’innovation qui qui joue le rôle de carburant dans le moteur de votre entreprise.

L’apport de spécialistes avec des compétences plus élevées que les vôtres devrait, au contraire, permettre à votre entreprise d’être à la fine pointe dans votre industrie, et ainsi être plus compétitive.

3. Devoir faire des pieds et des mains pour trouver les bonnes personnes au bon moment

Plusieurs entreprises en forte croissance, en particulier dans le secteur des technologies, relèvent cet obstacle majeur : devoir trouver du personnel qualifié au moment où elles en ont besoin.

Souvent, une entreprise qui se développe traverse différentes vagues de croissances : parfois lente, parfois accélérée. Lorsque la croissance s’accentue, le besoin en ressources humaines compétentes devient plus critique.

Trouver les bonnes personnes qui peuvent rapidement faire le travail, tout en étant capable de bien les intégrer dans l’équipe en place, ça devient parfois un casse-tête, et vous devez vous y préparer.

4. Devoir constamment vous mettre à jour

Vous complaire dans ce que vous avez acquis et appris jusqu’ici et croire que vous avez tout ce qu’il faut pour diriger une plus grande entreprise est une erreur. Dans une période de croissance, vous ferez face à des situations inusitées, des situations qui seront complètement nouvelles pour vous.

Pour maintenir les mains sur le gouvernail, vous devez rester à l’affût et être en apprentissage continu pour, notamment, développer des compétences de leader. Vous devrez acquérir de nouvelles connaissances, soit en suivant des formations d’appoint, soit en participant à des réseaux d’affaires.

La participation à des réseaux devrait d’ailleurs vous permettre trouver de l’information riche que vous pourrez transformer en connaissances et en opportunités. Même chose pour les formations qui vous donneront de nouvelles idées et de nouvelles perspectives pour élaborer de meilleures stratégies.

5. Reconnaître vos limites et vos manques d’expertise

Non seulement vous devez accepter l’idée que vous êtes loin d’avoir la science infuse ou le savoir incarné dans votre domaine, vous devez aussi être ouvert aux nouvelles idées et aux changements qui surviennent dans votre champ d’expertise et ailleurs.

Ainsi, vous avez tout avantage à vous entourer d’alliés qui complémentent votre savoir-faire actuel, que ce soit dans votre équipe ou dans votre réseau externe. Lorsque surviennent des difficultés ou, mieux encore, les prévenir, il est parfois plus rentable de faire affaire à une expertise externe.

6. Trouver du temps pour vous « arrêter » et réfléchir

Au cours des premières années de l’entreprise, il arrive souvent que le chef d’entreprise ait à éteindre des feux dès qu’une situation inconfortable survient. Or, cette habitude de considérer tout incident, voire toute crise, comme étant une urgence nuira à la bonne marche d’une entreprise en croissance.

Le capitaine a besoin d’une carte pour mener son navire à bon port. Vous aussi, en tant que conducteur de votre entreprise, vous devez prendre le temps de consulter votre propre carte. Pour ce faire, vous aurez besoin de vous détacher des problèmes du quotidien et vous projeter dans l’avenir.

Plusieurs entrepreneurs devenus PDG expriment ce besoin de voir clair quand leur vision s’embrouille. Il peut s’agir d’éclaircir votre vision, de vous la remémorer, ou la mettre à jour. Leur vision bien intégrée, ils peuvent par la suite la transmettre à leur équipage et ainsi leur inspirer confiance.

7. Être prêt à revoir vos façons de penser… et accepter que vous pouvez avoir tort

Choisir de croître, c’est mettre souvent les intérêts de l’entreprise avant les siens. Lorsque vous décidez de déléguer des tâches et des responsabilités et partager votre pouvoir, vous acceptez aussi que d’autres aient leur mot à dire dans la bonne marche de l’entreprise.

Si vous êtes entouré par des gens et des partenaires de confiance, il est à votre avantage de les écouter. La gestion d’une entreprise en croissance est complexe, et il serait illusoire de penser tout savoir sur tout, tout le temps. Certains sont simplement mieux placés pour vous donner l’heure juste.

Ceci est tout autant valide pour le cas de consultants externes, qui ont développé une expertise de pointe et qui peuvent vous éclairer par leur point de vue extérieur. Un diagnostic de la situation peut vous aider à voir clair dans votre prise de décision. Saurez-vous suivre leurs conseils?

Sources :

  • BDC. « LES PME ET LA CROISSANCE : DÉFIS ET STRATÉGIES GAGNANTES », octobre 2015.
  • « EDH, Ltd. Edward D. Hess – Welcome ». Consulté le 31 juillet 2016. http://www.edhltd.com/.
  • Hall, John. « 12 Challenges Faced By The Fastest-Growing Companies ». Forbes, 3 novembre 2013. http://www.forbes.com/sites/johnhall/2013/11/03/12-challenges-faced-by-the-fastest-growing-companies/#4366c2059fa8.
  • infoentrepreneur.org. « Défis du développement d’une entreprise – et comment les relever ». Consulté le 31 juillet 2016. http://www.infoentrepreneurs.org/fr/guides/bl—defis-du-developpement-d-une-entreprise-et-comment-les-relever/.
  • Julien, Pierre-Andrée. Les défis de la croissance des entreprises québécoises. Série Croissance des PME. HEC Montréal – Centre sur la productivité et la prospérité, 2014. http://cpp.hec.ca/wp-content/uploads/2014/09/CE_2013_06_S3_D%C3%A9fis-de-la-croissance-des-entreprises-Qc.pdf.
  • SAJE. « La croissance : OUI ! Mais… quelle croissance ? » Le métier d’entrepreneur, 7 janvier 2016. http://metier-entrepreneur.org/2016/01/la-croissance-oui-mais-quelle-croissance/